Fiche technique simplifiée

 

Calibre : 300 Remington Short Action Ultra Magnum (300 Rem SA Ultra Mag)     

Pays d’origine : USA

Date de naissance : 2001

Longueur totale de la cartouche : 69,6 mm

Longueur totale de la douille : 51,18 mm

Longueur de la douille à la base du collet : 43,28 mm

Longueur de la douille à la base de l’épaulement : 39,06 mm

Diamètre du culot de la douille : 13,56 mm

Diamètre de la base du corps de la douille : 13,97 mm

Diamètre du corps de la douille à la base de l’épaulement : 13,58 mm

Diamètre du collet avec le projectile en place : 8,73 mm

Diamètre maximum du projectile : 7,85 mm

Epaisseur du culot de la douille : 5 ,08 mm

Angle d’épaulement : 30° 

Pression admissible : 4500 Bars

Détail du marquage de culot d'une douille de calibre 300 Remington Short Action Ultra Magnum. 300 REM SA ULTRA MAG

Comparaison entre le 300 RSAUM ( à gauche ) et le 284 Winchester.

Le calibre 300 REMINGTON SHORT ACTION ULTRA MAGNUM

"300 RSAUM"

Il n’est pas spécialement dans mes habitudes de faire de l’humour, pourtant je dirais que nous sommes aujourd’hui en présence d’un bien grand nom pour une petite cartouche. Après avoir lancé avec succès le 300 Ultra Magnum qui est destiné à concurrencer directement la suprématie du 300 Weatherby Magnum , voilà qu’aujourd’hui, une fois de plus, la société Remington démontre son savoir faire. Lorsque je parle d’une petite cartouche, le terme ne se veut aucunement dévalorisant, il exprime simplement la taille de la munition. En effet ; nous sommes en présence d’une cartouche dont la longueur totale est de l’ordre de 69,60 mm, ce qui la rapproche d’une 243 Winchester ou encore d’une 7-08 Remington. Cependant, les prétentions de ce nouveau calibre sont tout autres. Il s’agit en effet d’un Magnum court dont les performances se veulent équivalentes, voire supérieures, à celles d’un chargement magnum courant à poids de projectile égale. Cette technologie n’est pas sans rappeler un autre magnum court très proche qui est le 300 Winchester Short Magnum. Bien que possédant des cotes assez proches, le 300 Rem SA Ultra Mag a l’avantage d’être encore plus court de quelques millimètres. Un match implacable s’annonce en perspective ; lequel des deux s’octroiera la plus belle part du gâteau ???

Comparaison entre différents calibres ; de la gauche vers la droite : 300 RSAUM ; 300 WSM ; 350 Rem Mag ; 284 Win ; 7 mm Rem Mag ; 300 Win Mag ; 300 Weat Mag ; 300 Rem Ultra Mag.

Le 300 Remington Short Action Ultra Magnum a réussi la prouesse d’être le magnum le plus court du marché.

Analyse générale de la cartouche

La cartouche de 300 Rem SA Ultra Magnum est bien proportionnée, malgré des dimensions de douille qui surprennent un peu au premier abord. En effet, nous ne sommes pas habitué à voir des munitions qui possèdent une douille courte de grand volume qui permet d’obtenir des  performances élevées, qui de plus s’attachent du superlatif  Magnum jusque là réservé aux douilles longues et bien souvent ceinturées. Cette nouvelle génération de chargement a t’elle une place parmi la pléthore de ce qui existe déjà ??? Ce seront les consommateurs qui en décideront puisque ce sont eux qui emploient un calibre plutôt qu’un autre. Mais si le 300 Rem SA Ultra Magnum possède des caractéristiques aussi particulières, ce n’est pas le fruit du hasard. La longueur totale de cette munition étant proche de calibres déjà existants, cela permet d’utiliser des armes dotées de boîtier de culasse de dimensions standards. Ce facteur a non seulement un intérêt pour le fabricant d’armes, mais aussi pour le consommateur. Il est en effet aisé de prélever des pièces standards de la chaîne de fabrication des armes de calibres courants à moindre coût. En principe, une arme qui coûte moins chère à fabriquer devrait se retrouver en position favorable sur le marché face à la concurrence. Cela s’explique du fait que de grosses économies, ont été réalisées sur les programmes de recherche et de développement. La vocation première du 300 Rem SA Ultra Magnum est de concurrencer directement les magnums classiques en faisant jeux égal, ou parfois mieux, dans des armes dotées d’un canon court. Avec une quantité de poudre moindre, le défi peut paraître surprenant. Face à lui, son véritable concurrent se trouve être le 300 WSM qui a bien l’intention de devenir le nouveau leader du 21éme siècle. Qui sera vainqueur ? la réponse sera donnée dans quelques années, à moins qu’il n’y en ait aucun.

Avec une longueur totale proche d’une 243 Winchester, ou d’une 7-08 Remington, le 300 RSAUM peut être tiré dans des armes dotées d’un boîtier de culasse très compacte.

: Douille en coupe d’une 300 RSAUM ; sa contenance est de seulement 4,18 cm³ ; soit 18,45% de moins qu’une 300 Winchester magnum pour des performances équivalentes.

Anatomie de la cartouche

La cartouche de 300 Rem SA Ultra Magnum ( ou RSAUM ) présente une longueur totale de 69,60 mm, ce qui lui permet d’être utilisée dans des armes comportant un boîtier de culasse court tel qu’on le rencontre avec une arme chambrée en 243 Winchester ou en 7-08 Remington. En effet, la longueur totale de ces deux munitions qui utilisent la même base de douille qui est aussi celle du 308 winchester, ainsi que du 30-06, et de bien d’autres encore, tel que le 280 Remington, se trouve comprise entre 68,83 mm (243 Win) et 71,12 mm (7-08 Rem) . Par contre, la douille plus large possède un volume de 4,18 cm³ utile. Si l’on procède au même calcul avec pour comparaison le 300 WSM (4,566 cm³) on constate que la douille du 300 Rem SA Ultra Magnum est plus courte de 2,16 mm. L’épaulement de cette dernière ( 30°) placé légèrement plus bas lui confère également un volume plus réduit de 8,43 %. Nous sommes donc assez éloignés des caractéristiques générales d’un magnum courant. Si l’on prend pour référence le plus populaire d ‘entre eux qui est le 300 Winchester Magnum, on remarque que la douille possède  une contenance moyenne de 5,127 cm³, ce qui représente une différence de 0,946 cm³. La douille du 300 Rem SA Ultra Magnum possède donc un volume plus réduit de 18,45 % que celle du calibre de référence. Alors, par quel prodige le fabricant peut il arriver à obtenir des performances aussi élevées que celles d’un Magnum classique ???  La masse de poudre contenue dans une cartouche de calibre 300 Win Magnum est globalement comprise entre 4 ,65 grammes et 5,00 grammes selon sa nature, ainsi que le poids et le type de projectile qui est monté. La masse de poudre contenue dans une douille de 300 Remington SA Ultra Magnum est de l’ordre de 3 ,96 grammes, ce qui est une charge relativement basse pour un magnum.

Comparaison entre le 300 RSAUM (à gauche ) et le 300 Remington Ultra magnum.

Les caractéristiques physiques et chimiques

Afin d’obtenir des performances balistiques élevées le concepteur du calibre a travaillé d’une part sur la douille en lui offrant un angle d’épaulement très favorable, mais aussi et surtout sur la nature de la poudre. Ce second élément primordialdans la conception d’une cartouche doit être optimisé si l’on souhaite obtenir des résultats de haut niveau. Les Américains ont fort probablement été les premiers à maîtriser vraiment la fabrication des poudres double base laminées et à les utiliser correctement à grande échelle. Très pointues, et surtout très capricieuses, ces poudres sphériques ou écrasées à base de nitroglycérine sont inflexibles, car elles demandent d’être employées à pleine charge sous peine de graves désagréments pouvant entraîner des phénomènes de surpression inhabituels. Mais nos amis d’outre Atlantique sont passés maître en la matière depuis bien longtemps déjà. En possédant une masse volumique supérieure aux poudres simple base elles permettent des densités de chargement plus élevées ce qui les rend parfaitement compatibles avec des douilles de volume réduit. Pour une masse identique, les poudres double base dégagent un rapport énergétique et calorique très supérieur, ce qui fait dire que se sont des poudres relativement chaudes. En contrepartie, elles possèdent quelques inconvénients non négligeables dont le principal est une sensibilité extrême aux variations hygrothermiques. Cela peut induire des modifications thermodynamique lors de la mise à feu. Cependant, les dernières évolutions chimiques ont permis de mieux régler le comportement chimique et mécanique  de ces poudres puissantes. Seul, le rechargeur  s’attachera à respecter scrupuleusement les consignes portées dans les tables de tir au risque d’avoir des surprises désagréables. En clair, si l’on tient à conserver tous ses doigts on ne tente pas de « gonfler un calibre avec une poudre double base de type sphérique ou dérivée. De la même manière on évitera de stoker ses cartouches dans la voiture par des température extrêmes, ce qui est une règle absolue quel que soit le type de munition que l’on ait en sa possession. 

Comparaison entre le 300 RSAUM ( à gauche ) et le 300 Winchester Magnum.

LES ESSAIS

Afin de tester ce nouveau calibre, la société Rivolier m’avez confié une carabine Remington Seven Dotée d’un canon de 56 cm chambre comprise. Les munitions dont  je disposais comportaient un projectile PSP Core Lokt d’une masse de 10,69 grammes. Ce type de cartouche est très représentatif pour un emploi polyvalent tel que le recherchent de nombreux chasseurs. Il existe cependant un autre chargement doté d’un projectile de 9,72 grammes destiné au tir des petits ongulés. D’autres fabricants proposeront certainement des produits complémentaires, mais à ce jour Remington est le seul à encartoucher ce calibre, tout au moins pour le marché Français. Le fabricant annonce pour la cartouche de 300 Rem SA Ultra Magnum une vitesse à la bouche V2,5 de 937 m/s, ce qui est remarquable pour une douille d’aussi faible volume. Il est évident que ces performances ont été relevées dans le cadre d’une utilisation avec un tube de 60 cm hors chambre, ce qui a forcément une incidence lorsque les conditions d’emploi sont différentes. Afin d’obtenir une image représentative des capacités balistique réelles de ce calibre, j’ai procédé à trois séries de dix tirs. Les moyennes obtenues ont été de 866 m/s pour la première série, 862 m/s pour la seconde, 869 m/s pour la troisième. La moyenne technique obtenue est donc de 865,66 m/s soit un abaissement de 7,61% par rapport aux données fabricant pour un emploi dans un canon de 60 cm. Il faut reconnaître que la munition donne d’excellents résultats qui se traduisent par une trajectoire tendue sur une distance excédant largement le maximum autorisé dans notre pays pour un usage de chasse. Mais ce qui est particulièrement appréciable, réside principalement dans la qualité de tir qui est obtenue grâce au faible recul et à l’effet de bouche réduit qui permettent des tirs précis sans traumatisme désagréable pour le tireur. Si je devais comparer le recul ressenti, je dirais qu’il s’apparente au tir d’une banale 7x 64 mm, ce qui peut être considéré comme une référence.    

Comparaison entre le 300 RSAUM ( à gauche ) et le 300 WSM.

Conclusion

Au vu de l’analyse globale que j’ai pu effectuer sur ce calibre, je pense pouvoir dire que c’est presque dommage qu’il ne soit pas arrivé plus tôt sur le marché. Il ne connaîtra peut être pas le succès de ses aînés déjà bien implantés sur le marché, mais en tout cas lorsque l’on a eu la chance de l’essayer on regrette de devoir reprendre un magnum plus traditionnel. Remington lance un pari fou en s’appuyant sur les qualités d’une arme qui a largement fait ses preuves en la dotant d’une munition qui va devoir séduire un large public qui a de profondes habitudes bien ancrées. Les armuriers Français seront ils sortir des sentiers battus ??? Seul l’avenir nous apportera la réponse.

La cartouche de calibre 300 RSAUM permet de disposer de hautes performances balistiques avec un encombrement réduit et une arme plus légère.